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Un Grand Bazar
26 juin 2007

Marine

neko_serreBon bon bon, une fic un peu "à part", et il y en aura une autre du même style sous peu (qui a surpris la 'tite Risu, désolée miss, tu l'as déjà lue... =/).

L'image est chou, et correspond pas. Mais j'avais paas mieux ! T__T'

Bon, cette fic est relativement récente (environ un mois).

La musique, euuh... non, je l'ai écrite au CDI, sans mon MP3, cette fois xD

Bonne lecture, en espérant que ça vous plaise ^^"

Marine

            D’un geste brusque, Marine ouvrit la porte d’entrée. Elle se jeta hors de l’habitation, et tira doucement le battant vers elle, silencieusement… Ses clefs… Elle fouilla fébrilement ses poches. Ses clefs ? Ah, non, elles étaient bien là… Elle se saisit du trousseau et choisit l’une des demoiselles de métal qui s’y trouvaient. Elle allait faire tourner la clef dans la serrure quand elle se ravisa. Etait-ce réellement nécessaire, ça aussi ? Décidant finalement que la symbolique était essentielle, elle fit tourner la clef, plaçant définitivement entre ses parents et elle ce lourd morceau de bois. Là ! C’était fermé.

Elle se retourna, jeta le trousseau de clefs dans son sac, puis se mit en marche, le plus naturellement du monde, dans la rue, déserte à cette heure. Il ne fallait tout de même pas que l’on devine qu’elle fuguait, qu’elle fuyait ses parents… Certes, une adolescente d’à peine quinze ans, seule en ville, en pleine nuit, portant un sac à dos, auquel venait s’ajouter une valisette, ça allait attirer l’attention. Mais elle pouvait toujours prétendre aller en colonie de vacances, ou quelque chose du même style…

            Et roule, roule, roule, roule, la voiture ! Confortablement installée sur le siège passager, à côté de son amour, Marine observait le paysage qui défilait.

« Dis… Kév’ ?

-Ouais ?

-On va où, maintenant ? »

Elle ne se sentait pas vraiment à l’aise. Bien que la précipitation de sa fuite l’ait empêchée de réfléchir davantage à ce qu’elle faisait, le trajet en voiture commençait à sérieusement la gêner. Elle réfléchissait, et finissait par se demander si elle avait bien fait d’agir ainsi. Le choc moral, dû au fait de quitter le nid, sans doute…

« J’en sais rien… »

Il mentait, évidemment. Bien sûr qu’il en avait une idée, de l’endroit où ils se rendaient maintenant. A vingt-et-un ans, c’était d’ailleurs uniquement pour cette raison-ci qu’il sortait avec Marine, cette gamine…

« Ah…

-Tu penses à tes parents ? grogna-t-il soudain.

-Un peu…

-Ce sont que tes parents adoptifs, pourtant ! Tu devrais pas te stresser pour ces vieux, on s’en fout complètement !

-Oui… »

La conversation avec Kévin n’avait, comme toujours, pas grand intérêt.

« Donc tu t’en fous…. Faut pas s’inquiéter des vieux ! Moi, j’pense comme ça, et j’te l’dis ! Ils doivent te chercher, juste un peu… On leur enverra une carte, tiens ! ricana-t-il. »

Marine ne répondit pas. Elle se contentait d’observer son petit ami en silence, réfléchissant à ce qui pourrait arriver à partir de ce moment précis.

« Ah, putain ! On s’arrête là, ça a l’air classe ! »

Il ralentit devant un petit motel pourri. Marine frissonna. Elle s’y était préparée moralement, pourtant. Il fallait bien…

« Oui… Si tu veux…Il n’y a pas de problèmes, murmura-t-elle d’une petite voix. »

Elle serrait son sac à dos contre son cœur.

            Le soir, elle s’assit avec appréhension sur le lit au matelas abîmé, si sale… Elle avait gardé son sac à dos tout contre elle, comme un bouclier, un rempart, une défense inviolable. Sa présence la rassurait étrangement.

« Hé ! Mais détends-toi, ma puce ! »

Il la déshabillait pourtant déjà du regard. Marine ne put s’empêcher de frissonner. Elle avait envie de lui crever les yeux, ces yeux si sales, si impurs dans leur façon de la regarder, si insultants, ces yeux qui la paralysaient.

« Je… Je vais bien, Kév’ ! Pas de problème… Non, il n’y a pas de problème… »

Elle serrait pourtant davantage encore son pauvre sac contre son petit cœur d’adolescente. Il allait bien trop loin, bien trop vite ! Il avait six ans de plus qu’elle. Pour lui, c’était normal. Il était bien plus grand qu’elle, bien plus fort aussi. Il n’était pas quelqu’un de patient, elle le savait. Il était ce genre d’hommes qu’il ne faut jamais contrarier.

« Mets-toi donc à l’aise, je reviens ! »

Il sortit. Elle soupira de soulagement en voyant la porte se refermer sur lui. Mais s’il était parti boire, ce qui ne faisait quasiment aucun doute, il serait encore pire. Doucement, craintivement, en continuant de fixer la porte, elle ouvrit son sac à dos et en sortit quelques affaires personnelles. Elle faillit fondre en larmes devant la photo de sa grande sœur. Allons, ce n’était pas le moment ! Elle la rangea dans la valisette, et commença à attendre patiemment.

« Marine ? Je suis là ! »

Il revenait. Il sentait fort l’alcool. Il ricanait pour rien. Il la regardait de ses yeux si sales. Elle avait l’impression qu’il pouvait à tout moment se mettre à baver, comme ces chiens enragés qu’il faut piquer.

« Ah ! Tu t’es changée ! C’est cool, ça… »

Elle n’en était pas certaine. Ses yeux restaient fixés sur la poitrine de sa petite amie, qui pâlit tout à coup. Elle s’était pourtant mise en chemise de nuit exprès, pour obtenir cet effet-là… Alors pourquoi se maudissait-elle maintenant d’avoir agi ainsi ?

Il sourit, commença à enlever ses vêtements…. Elle blêmit davantage encore. Quand il essaya de l’enlacer, elle ne put s’empêcher de crier.

« Lâche-moi ! »

Elle savait pourtant que ça ne ferait que l’énerver davantage.

« Lâche-moi ! »

Il grogna, se jeta sur elle. Marine ferma les yeux, en brandissant devant elle ses mains, sorties juste à temps de l’abri de son dos, ses mains qui constituaient un inutile bouclier, devant elle. Il eut un petit cri de surprise. Puis ce choc, ce son qui lui parvint, comme amorti. Puis plus rien…

Alors seulement elle osa entrouvrir les yeux. A côté d’elle, Kévin la fixait, de son regard vide. Marine frissonna. Elle l’avait enfin face à elle, le salaud qui avait violé sa grande sœur adorée. Et il avait toujours, planté dans la poitrine, le couteau de cuisine qu’elle avait brandi et sur lequel il était venu s’empaler.

Elle avait vengé sa sœur.

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Commentaires
R
Définitivement bizarre o_o<br /> <br /> Franchement, ça te ressemble vraiment pas... Enfin, l'Autre est encore "pire" à ce niveau-là...
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