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Un Grand Bazar
28 mai 2007

Le procès du loup

Chaperon_rougeJ'ai récemment compris à quoi servait un commentaire de texte... =D Donc, woilà, après avoir fait un commentaire de texte sur une fable bien connue, je vous écris une fic à la c**... ^^

Ce texte a plus ou moins 2 mois et demi. Et c'est le 30eme ici ^^

L'inspiration est plus qu'évidente (et j'en suis fière \o/).

Et la n'image est chou =D

Et je ne blablate pas trop today... Bonne lecture ^^

Le procès du loup

« La séance est ouverte ! »

Le lion regardait tour à tour l‘accusé et le plaignant. Le loup et l’agneau.

« Alors… L’agneau accuse le loup de tentative de meurtre, sur sa propre personne, bien sûr. Exposez donc les faits à notre assemblée !

-Hé bien ! Je m désaltérais dans le courant d’une onde pure, quand tout à coup, un loup survint à jeun, celui-là même qui vous fait face en ce moment précis, à jeune disais-je, et donc à la recherche de quelque innocente créature à se mettre sous la dent.

-Restez objectif, enfin ! Des faits ! Des faits ! rugit le lion. Ou alors, mieux ! Des preuves écrites, si vous en possédez bien sûr…

-Les preuves écrites ? Ne vous inquiétez de rien, je les ai actuellement avec moi. Un humain (vous savez qu’ils sont formellement interdits dans nos procès !), un certain Jean de la Fontaine, était témoin des faits ! Faute de pouvoir les exposer ici, il les a écrits, sous la forme d’une petite « fable », pour pouvoir expliquer ce qui s’est passé à ceux de son espèce. Laissez-moi donc vous en lire des passages !

-Faîtes donc, faîtes donc ! Et vous, le loup, restez silencieux ! L’accusé n’a pas le droit de dire un mot !

-Alors… Je cite ! « Un Agneau se désaltérait dans le courant d’une onde pure », bien sûr, Majesté, il s’agit de moi, précisa doucement l‘agneau. Je continue, Sire, si vous le permettez…

-Je le permets.

-Parfait. Alors… « Un Loup survint à jeun qui cherchait aventure et que la faim en ces lieux attirait ». Cette fois, il s’agit de lui, ajouta l’agneau en désignant le banc des accusés de la patte.

-Je comprends, je comprends ! commenta le lion, avec un regard noir vers le malheureux loup, dont le pelage commençait à blanchir sous l’effet du stress.

-Bien, bien ! Alors il me semble que je peux continuer. « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? dit cet animal plein de rage. Tu seras châtié de ta témérité ». Sauf erreur de ma part, Sire, ce qui est bien sûr fort possible, ce monstre comptait, par l’utilisation du verbe « châtier », se faire justice lui-même, sans passer par votre tribunal !

-C’est, ma foi, tout à fait vrai. Agneau ! La justice que je représente a choisi de faire jeter cette créature en prison !

-Patientez encore, Majesté ! Je n’en ai pas encore fini avec les preuves. Prenez la peine d’écouter ce qui va suivre, par pitié ! J’ai honte ! Je vais vous avouer quelque chose : j’avais peur. Cet horrible monstre m’effrayait au plus haut point ! D’où ce qui va suivre, et que je vous supplie de me pardonner. « Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté ne se mette pas en colère, mais plutôt qu’elle considère que je me vas désaltérant dans le courant, plus de vingt pas au-dessous d’Elle, et que par conséquent, en aucune façon je ne puis troubler sa boisson. » Voyez, Sire ! Je me retrouvais ainsi contraint de traiter de Majesté cet imposteur ignoble, et de tenter de faire parvenir jusqu’à son esprit mutilé ma logique.

-Et quelle logique, en effet ! Que répondit donc le loup à ces arguments d’une véracité à toute épreuve ?

-Laissez-moi continuer de vous citer ce témoignage, Sire. « Tu la troubles, reprit cette bête cruelle, et je sais que de moi tu médis l’an passé. »

-Tout cela ne me semble être qu’un prétexte, commenta sinistrement le lion qui depuis déjà quelques temps avait choisi la sentence.

-En effet, votre Majesté ! Comme j’ai eu l’occasion de le lui dire à ce moment, « comment l’aurai-je fait si je n’étais pas né ? ». Car enfin, Sire ! Dîtes-lui, à cet être abject ! Je tette encore ma mère, comme cet humain le signale d’ailleurs fort justement dans sa fable, en rapportant à la perfection mes paroles.

-C’est juste. De plus, vous n’êtes qu’un malheureux agneau, donc forcément très jeune. Les prétextes de ce loup étaient stupides et ridicules.

-C’est bien sûr évident, Sire, pour qui sait observer. Encore un argument d’une logique implacable, opposé aux âneries ridicules et si stupides de ce loup non moins ridicule et stupide. Cette créature si cruelle, je vous assure qu’elle ne pense que par son ventre ! Mais… Il ne s’est pas contenté de tout cela…

-Qu’a-t-il encore fait d’autre ? rugit le lion, en jetant un regard noir vers le malheureux accusé, dont le pelage blanchissant commençait à se faire remarquer.

-Sire, ses calomnies se portèrent ensuite sur ma propre famille, laquelle n’a jamais fait de mal à qui que ce soit, puis sur l’ensemble même des moutons, auxquels il alla même jusqu’à ajouter les bergers et les chiens. Saigneur, suis-je donc coupable des crimes des autres ? Car il était persuadé que oui…

-Mais assurément non ! Vous ne pouvez pas être coupable des crimes commis par d’autres ! s’exclama le lion. Le loup est seul criminel dans cette affaire, et vous êtes la victime, comme vous le prouve si brillamment cette fable. Agneau ! Grâce à vous et à votre sagesse, justice sera faite. Dans l’heure, le loup sera exécuté de mes griffes, j’en fais le serment. Maintenant que le verdict a été prononcé, que chacune se lève et quitte la salle ! Rentrez chez vous, agneau, et ne vous inquiétez plus de ce loup cruel. »

Le petit animal salua, et jeta un regard victorieux au loup, qui ne remarquait même pas l’anormale couleur blanche qu’avait pris son pelage avec toute l’inquiétude qui s’était accumulée en lui. Il se contentait de fixer le vide, anéanti.

            L’agneau s’en alla retrouver ses amis.

« Alors ? demanda le petit chaperon rouge.

-Comme d’habitude ! Un loup de moins…

-Ces juges…. Ils se font berner par les preuves les plus stupides ! ricana un mouton. Des fables, des contes… Perrault et Jean de la Fontaine nous ont rendu un bien grand service, en vérité.

-Bientôt, nous serons définitivement débarrassés de ces carnivores. Ah, petit agneau, que tu es rusé ! Auprès de quel juge irons-nous donc nous plaindre de tentatives de meurtre imaginaires, maintenant ? »

            Comme on vous l’a certainement déjà dit, les apparences sont parfois trompeuses.

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