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Un Grand Bazar
12 février 2007

En ces lieux

dead_girlCette fois, ça date de ce week-end ^^' J'en ai d'autres, des vieilles histoires, mais il serait temps de mettre des trucs plus récents, non ? =P

Pour l'image... Elle est mimi, non ? xD Je l'avais en tête tout le temps que j'écrivais ça (tout ça devrait rappeler quelque chose à quelques personnes...) !

Quant à la musique... "In the cold light of morning", de Placebo... Oui, tout ça est bien joyeux.... -___-' Bon bon, place au texte...

En ces lieux

            Inspire… Expire… Inspire… Garde tes yeux clos, petite fille. Le sais-tu ? Il est bientôt l’heure…

            Je me réveille. Garde mes yeux fermés. Je sais déjà. Ils sont inutiles. Pourtant, j’aimerais qu’il n’en soit pas ainsi… Mais, en ces lieux…

            Tu ne bouges pas. Immobile sur ton triste lit, tu patientes. Qu’attends-tu donc ? L’espoir est pourtant vain, superflu… Tu dois le savoir. Pourquoi restes-tu donc aussi paisible, ainsi figée ? Petite fille, n’as-tu donc pas peur ?

            Je réfléchis. Je suis malade, depuis ma naissance. Je le sais. Mais pourtant… Je ne voulais pas ! Je n’ai pas choisi…

            Tu ne bouges toujours pas. En toi, gronde cette petite révolte. Inutile elle aussi. Tu sembles le savoir. Mais tu es humaine, petite fille… Pourquoi n’exploses-tu donc pas ? Ta colère, je peux la ressentir… Alors, pourquoi ?

            Inutile. Que j’ouvre les yeux ? Non ! Ce n’est pas nécessaire. Je ne veux pas. Je le sais déjà, et voudrais l’ignorer. Et pourtant, calmement, patiemment, je continue à attendre. Après tout, ne me suis-je donc pas résignée à tout cela aussitôt que j’ai eu l’âge de comprendre que j’étais malade ?

            En ces lieux, tu continues à attendre, avec le silence comme seul compagnon. Dis-moi, petite fille, le savais-tu ? Réponds-moi, petite fille… Sais-tu qu’il sera bientôt l’heure ?

            Dans mon corps, je commence à sentir la peur, en même temps que ces tristes souvenirs s’imposent à mon esprit. Papa, Maman… Pourquoi suis-je malade ? Je ne voulais pas être différente, pourtant…

            Petite fille, tu pleures ? Laisse donc couler un peu tes larmes, en ces lieux, personne ne te voit, personne ne le saura. Dans ce silence, cette solitude, tu peux pleurer à ta guise… Petite fille, tu as toujours été tellement courageuse !

            Sur mes jours, la première de mes larmes a laissé sa place à ses sœurs. Je souris. Cette situation est tellement stupide… Et pourtant… Je savais qu’en ces lieux, je serai seule. Je n’aurais jamais dû m’endormir.

            Tes sanglots, petite fille, me font mal. Tu connais les coupables, cela se voit. Que fais-tu en ces lieux, petite fille ? Toi qui devrais être dehors, libre, en train de courir, de rire, comme tous les autres enfants…

            Je n’en peux plus. J’ai beau essayer… L’hôpital, la maison, l’école… Autant de lieux qui m’effraient désormais. Et mes larmes continuent de couler, décompte de la vie qui s’éloigne doucement. Je n’ai plus assez de volonté pour les arrêter, maintenant.

            Arrête, petite fille, de pleurer ! Tu hoquètes, peines à reprendre ton souffle, perturbes encore d’avantage ta respiration, déjà si difficile quand tu souris… S’il-te-plaît, hâte-toi de sécher tes larmes ! La maladie te tue déjà à petit feu…

            Les larmes continuent de s’échapper de mes yeux, tandis que mon souffle devient rauque. Je dois arrêter de pleurer, maintenant… Mais cette simple pensée ne fait qu’aggraver les choses. Enfin, je prends conscience que oui, c’est bien ici… Et respirer devient de plus en plus difficile. Pourquoi suis-je donc malade ?

            Pauvre petite fille… Ne t’inquiète pas plus, je t’en prie ! Ton souffle effraierait un médecin. Et, je le sais, c’est la Mort qui t’attend, petite fille. Tes paupières tremblent, tu grelottes, allongée sur ton sinistre lit… Non, n’ouvre pas tes yeux ! Je t’en supplie… Ce regard, personne ne souhaiterait le voir…

            Je veux savoir, être sûre. Est-ce encore une lueur d’espoir ? Non… C’est ce doute étrange qui s’installer en moi, qui ressemble à de l’espérance, tandis que, lentement, le désespoir finit de prendre possession de mon être. Je veux ouvrir mes yeux et neveux pas. Je sais déjà. Alors, pourquoi ? Pourquoi tuer ainsi ce dernier doute, ce semblant d’espoir né au milieu de ma détresse ? Tout à coup, je m’entends hoqueter. Est-ce bien moi ? J’ai du mal à respirer. En ces lieux, je vais mourir, maintenant je le sais… Mais, étrangement, cette sinistre pensée n’est pas la plus effrayante…

            Petite fille, tu trembles encore. Tu sais que ce sont tes parents qui t’ont menée en ces lieux durant ton sommeil. Pourtant, tu ne leur en veux pas. En toi, et cela se voit sur ton visage, tu ne peux que les aimer. Il t’est impossible de les haïr vraiment. Petite fille, sais-tu que l’heure est proche ?

            Mes larmes se sont taries, mais mes poumons refusent toujours l’air qui m’entoure. Je vais mourir en ces lieux, je le sais. Alors, enfin, j’ouvre les yeux.

            Explique-moi, petite fille… Pourquoi tes yeux, avec leur air résigné, me font-ils ressentir une telle peur ? L’heure est proche, et tu as soulevé tes paupières. Vois donc le lieu où tu finis ta triste vie…

            Un cercueil… Je le savais. Ils m’ont enterrée avant même que je meurs… Je tousse encore…

            Petite fille ? Tu ne dis rien ? Ton souffle n’est plus rauque. A vrai dire, tu n’es même plus capable d’inspirer ni même d’expirer… J’ignore sur le Paradis te sera offert, mais tu méritais le repos. Dors, petite fille. Et ne t’inquiète pas, dans ton sommeil. Je veillerai sur ton cadavre… Et sur ta famille aussi.

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Commentaires
Vais créer un fan-club d'Ynaf, moa =)
R
Wow wow wow wow wow...<br /> T'as vraiment un don pour finir tes histoire d'une façon horriblement surprenante. J'adore vraiment la façon dont tu écris...<br /> Bravo, bravo et encore bravo :)
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