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Un Grand Bazar
27 mars 2007

Tremblement

PendueBon, ben, voilà, une nouvelle fic... Ca fait déjà quelques semaines que c'est écrit (en fait, le texte juste avant est plus récent, quoi ^^'), mais j'vaais pas spécialement envie de le mettre en ligne. Sauf que, là, je le vois bien venir ici...

Bon, la musique que 'jécoutais en l'écrivant, s'pas difficile à comprendre ^^' C'était la chanson "In The Cold Light Of Morning", de Placebo... (pour une fois que y'a qu'une seule chanson... -__-' Si, j'vous jure que je l'ai écoutée en boucle pendant une bonne vingtaine de minutes, et oui, je suis tarée...)

Quant à l'image... Ben, si elle se retrouve là, c'est parce qu'elle est triste. Et j'ai l'impression qu'elle a frid, elle aussi, même si... Enfin, bref ^^' ! Et puis, surtout, c'est parce qu'autrement, je n'orais jamais pu la placer ici, donc autant la mettre à endroit où elle n'a aucune vraie raison d'être...

Tremblement

Froid… Manon tremblait. Froid… Elle regarda sa montre. Depuis quand attendait-elle dans le noir, dans le froid ? Impossible de savoir. La pâle lueur de la lune ne parvenait pas à éclairer suffisamment les aiguilles de sa montre pour qu’elle puisse lire l’heure. Manon sortit son portable de sa poche, l’ouvrit d’un geste, tenta de l’allumer… Non, la batterie était vraiment morte. Combien de temps ? Quelques minutes ? Une heure ? Non, sûrement moins… Elle le savait…

Froid… Comme chaque jour, chaque nuit, depuis une semaine. Froid… Parce qu’elle s’était enfuie de chez elle ? Ses gentils parents… « Manon, tu dois être excellente ! » Non, maman… Je peux plus… Pas plus… « Manon, tu es intelligente, enfin ! Deviens encore meilleure ! » Non, papa… Je ne suis pas comme ça, moi… Je suis tellement stupide… « Manon ! Prends donc exemple sur ta cousine ! Elle est tellement douée ! Tu es intelligente, travailleuse, deviens meilleure qu’elle ! Tu peux parfaitement faire ça, non ? » Non… Je ne veux pas… Ce n’est plus possible, tout ça…

Froid… Repenser à ses parents la faisait trembler encore plus. De froid ? Non, pas cette fois… Toujours, elle avait toujours été écrasée par ses propres parents… Manon se recroquevilla d’avantage contre la barre de métal et les pierres du sol. Quand ? Pas encore… Manon sentit les larmes venir. Avait-elle ne serait-ce qu’un seul souvenir heureux avec ses parents ? Un seul souvenir qui lui permettrait d’arrêter d’attendre là sur le sol, de se lever, et d’enfin rentrer ? Non… Elle ne voyait pas…

Froid… Elle se souvenait d’un jour… Elle avait alors dessiné au feutre sur une feuille, mais le stylo avait glissé, et un petit trait bleu pâle, d’ailleurs bien vite parti avec l’aide d’un peu d’eau, était venu salir la moquette d’une blancheur toujours impeccable. Elle s’était fait gronder par sa mère. En pleurant, Manon s’était assise sous la table. A l’heure du dîner, ses parents s’étaient installés. Elle, toujours sous cette table, encore en larmes, les avait écoutés dîner. Sa mère lui avait conseillé d’arrêter de pleurnicher d’un ton sec, Manon n’avait rien pu répondre. Et son père était resté silencieux. A la fin du repas, ses parents avaient débarrassé les assiettes tandis que leur fille, toujours prostrée sous la table, continuait de les écouter. Ils étaient finalement sortis de la pièce, sans rien lui dire de plus, et en éteignant derrière eux la lumière. A l’époque, rester seule dans le noir terrorisait Manon, et la fillette n’avait plus osé bouger avant le lendemain matin, où elle s’était de nouveau fait gronder par sa mère. Un souvenir heureux ? Manon pensait ne pas être particulièrement rancunière. Mais la terreur de cette nuit passée seule dans le noir, assise sous la table de la cuisine, l’avait marquée. Et encore une fois, elle était seule, dans la nuit et le froid…

Froid… Alors qu’elle commençait à sentir venir le sommeil, Manon aperçut la lumière. Elle était encore loin, si loin… Luttant conte sa fatigue, contre ce froid qui l’engourdissait, l’adolescente plissa les yeux. Là-bas… La lumière se rapprochait, grossissait, prenait de l’ampleur ! La jeune fille soupira, puis s’étendit doucement sur le sol dur. Enfin, il arrivait. En retard, en avance, à l’heure ? Manon ne pouvait le savoir. Mais il y avait quelque chose de sûr : il serait là, bientôt. C’était tout ce qui comptait, désormais. Elle l’avait tellement attendu, dans le froid, dans le noir… Avec ses souvenirs atroces…

Froid… Manon tremblait encore, mais déjà, tout allait mieux en elle. Pourquoi donc s’était-elle obstinée à chercher un seul souvenir heureux, alors qu’elle savait pertinemment que cette quête était vaine, depuis le début ? La lumière qui se rapprochait éclaira une seconde la montre, mais Manon se moquait désormais de l’heure que pouvait bien afficher le cadran. Elle savait. Elle sourit, et s’étira d’avantage sur le sol…

Quand le train passa sur son malheureux corps, elle ne hurla pas, aucune larme ne quitta l’abri de ses yeux. Certains passagers s’étonnèrent-ils peut-être une demi-seconde du léger choc ressenti ? Quoi qu’il en soit, ses parents, bien callés dans leurs sièges, n’y prêtèrent même pas garde… Et Manon, disloquée sur les rails, n’avait enfin plus froid, malgré ce dernier tremblement qui agita son corps en morceaux…

Toujours, oui, toujours, elle avait toujours été écrasée par ses propres parents. C’était la mort qu’elle avait choisie.

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