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Un Grand Bazar
19 mai 2007

Deuil

RainAllez, encore un 'tit texte... Celui-ci a tout juste un mois (héhé =D), et je l'aime bien... ^^" Il est toujours bizarre (pas d'inquiétude, ça ne changera pas, ça ! =P), évidemment.

L'image, ce fut difficile d'en trouver une qui me convenait. Mais je crois que c'est bien celle qui va le mieux avec le titre, parmis toutes les n'images que j'avais. Et avec l'histoire aussi, certainement.

La musique que j'écoutais, huum... Je dirais "In The Name of God", de Dream Theater. Mais vu que je me souviens plus trop... Quoi qu'il en soit, c'était plutôt sombre...

De grandes chances (?) que je reposte des bêtises durant la semaine, tout dépendra de ma capacité à écrire autre chose au cours de ces quelques jours (histoire d'en publier un peu plus souvent ici en gardant de la marge ^^").

Bon, voilà, c'est fini, ce blabla inutile et sans intérêt (allez, un sondage, pour l'honnêteté... Qui lit vraiment ce blabla débile ? -__-' Systématiquement ?). Alors... Bonne (?) lecture !

Deuil

Je crois que je suis fatiguée… Je continue de marcher, c’est la même chose depuis des heures. Avancer, sans but, errer dans les rues de cette ville, ignorant où aller. Je suis en colère, en plus… Je crois. Pff ! Et même ça, même quelque chose d’aussi simple, ce n’est pas certain… Je dois vraiment être fatiguée. Et en colère… Non, peut-être pas en colère, finalement… Oh, je ne sais plus !

Et autour de moi, tout ces gens, qui me fixent bizarrement. J’ai presque envie de leur hurler « Quoi ? Qu’est-ce que vous regardez ? Vous n’avez donc jamais vu une femme en tenue de deuil ? Alors ? Arrêtez de me fixer comme ça, imbéciles ! ». Ils ne comprennent rien, eux non plus. Et l’insistance de leurs maudits regards me glace. Qu’ai-je donc encore fait de mal, moi ?

Ces gens qui semblent tous me reprocher « quelque chose » parviennent même à ramener mes pensées à mon enfant, à mon fils adoré… Mon garçon décédé. Mais moi, qu’ai-je donc fait pour mériter tout cela ?

Je me souviens de son visage, de ses yeux emplis de ces larmes qui refusaient encore de couler… Et lui qui ne disait rien, me fixant juste avec ses reproches non formulés. Pourquoi donc était-il si triste ? Je crois qu’il s’agissait simplement d’un commentaire que j’avais fait devant sa petite amie. La demoiselle était partie, furieuse, sans même dire au revoir. Mais… Ah, non, ce n’était pas sa copine, me semble-t-il, je crois me souvenir qu’il m’avait expliqué après que ce n’était justement qu’une simple amie, et qu’il espérait qu’elle deviendrait bientôt plus… Puis il était parti s’enfermer dans sa chambre. Non, il n’en avait pas le droit ! Parce que moi, après, j’ai pleuré, toute la nuit… Ca, je m’en souviens très bien ! Un peu trop, même… Maudits souvenirs !

Malgré mes efforts pour oublier, je me rappelle aussi d’un autre jour… Avant celui-ci cette fille, après, quelle importance ? Ce jour-là, mon fils m’a jeté un regard glacé, qui a entretenu mes cauchemars pour de longues nuits… Je m’en souviens encore. En fermant les yeux, je n’ai qu’un léger effort à faire pour retrouver cette scène atroce… Qu’avais-je donc pu faire de mal ce jour-là ? Je ne m’en rappelle même plus…

Puis il y a eu sa fugue. Oh, mes amies affirmaient que c’était classique, chez les adolescents ! Mais, ça, je ne lui pardonnerai jamais ! Et encore moins son petit mot, retrouvé au réveil sur ma table de nuit. En quoi est-ce que je pouvais l‘étouffer ? Sur quoi se basait-il donc pour prétendre que j’étais vraiment une mauvaise mère ? A cause de lui, et de lui seul, j’ai dû épouser un homme que je comptais simplement utiliser pour retrouver mon ex… Contrainte par les évènements, je me suis mariée, afin que mon fils ait un père. Il n’avait pas le droit de me désobéir, et encore moins de s’enfuir !

Et plus tard… Je me rappelle de ce jour, celui où son père m’a téléphoné, des larmes plein la voix.

« Allô ? Ma chérie ? Je… Je sais que tu es avec Patrick, mais, par pitié, laisse-moi te parler, j’en ai pour quelques minutes seulement, et c’est trop… C’est très… C’est vraiment important ! »

Et là, d’un seul coup, il m’a annoncé le suicide de notre enfant. Patrick, quant à lui, venait de m’apprendre que nous deux, c’était fini… Furieuse contre mon amant, et contre mon mari, j’ai engueulé ce dernier au téléphone… Il n’a pas compris, m’a affirmé, au bord des larmes, qu’il avait fait ce qu’il avait pu pour notre garçon… Non, je ne vous pardonnerai pas ! Tous, oui, tous les hommes, tous sont pareils ! Patrick part coucher avec une petite jeunette peu après mon anniversaire de quarante ans, mon crétin de fils avale une boîte entière de somnifères, quant à mon mari, il s’obstine à me harceler par téléphone…

Et tiens, qu’est-ce que je disais ! Ca ne manque pas… Furieuse, je commence à fouiller dans mon sac. Punaise, mais où est donc ce foutu portable ? Ah, ça me rappelle que je voulais demander le divorce… Important, ça ! Ah, là, le téléphone.

« Allô ? »

Oulà ! Ma voix est effrayante… Les passants me fixent bizarrement. Hé, je n’y peux rien, si je suis totalement exaspérée !

« Ma chérie ! Dépêche-toi de venir à l’hôpital ! »

Bon, je pensais au divorce avant que cet imbécile ne m’appelle, c’est bien cela ?

« Et pourquoi donc ferai-je ça ? »

Et puis, qui sait ! Peut-être Patrick souhaite-t-il justement que l’on se marie, tous les deux… Les hommes ont tellement de mal à demander des choses aussi simples que le divorce ou le mariage… Oui, c’est certain, c’était son souhait !

« Mais, enfin, mon amour… Tu sais bien… »

Donc, demander le divorce… Puis épouser Patrick. Que la vie était simple, quand on se donnait la peine de la démêler un peu ! Bon, tant pis pour la belle robe, un petit mariage tout gentil suffirait amplement…

« Non, justement, vois-tu, je ne sais pas du tout pourquoi tu me téléphones, et encore moins la raison pour laquelle je devrais aller jusqu’à l’hôpital ! »

Enfin, après tout, peut-être souhaitait-il justement me voir dans une belle robe, aussi… Donc, euh… Un emprunt ! C’est évidemment la solution… Lui non plus n’a pas beaucoup d’argent, peut-être encore moins que moi…

« Notre fils… Il vient de se réveiller ! »

Je coupe la communication. Eteins mon portable. Là. Mon fils… Non, il n’a pas manqué sa tentative de suicide, c’est tout simplement impossible. En fait, je m’y suis fait… Je veux qu’il se soit tué. Alors, c’est obligé, il est mort. Parce que, moi, je ne peux plus supporter tout ça…

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